~ A la dure, Rachel Corenblit
Actes Sud Junior, D'une seule voix, 1e février 2017, 63 p.
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Cinq bassines, des chaussettes chaudes et des couvertures douces en polaire, des draps de rechange, des bouteilles d'eau et des grandes serviettes de plage dont celle que préférait So quand elle était petite, la délavée avec Batman.
A quelle expédition se prépare Arthur en s'équipant ainsi ? A un sauvetage, celui de sa grande soeur, tombée très bas, partie très loin...
Un roman beau et poignant qui traite des dégringolades possibles à l'adolescence, des mauvaises rencontres, de l'amour entre frère et soeur, des liens qui unissent une famille, de la douleur des autres quand l'un va mal.
Une histoire forte, ponctuée de moments intenses et d'images marquantes : « Papa et maman couchés par terre, l'un dans les bras de l'autre. Ils ne m'ont pas remarqué, occupés qu'ils étaient à chuter plus bas que terre. C'est l'effet que ton départ a eu sur eux. Tu leur as coupé les jambes, ils ne tenaient plus debout. »
J'ai pensé à l'excellent roman Moi et toi de Niccolò Ammaniti en lisant cet ouvrage.
A faire découvrir dès 15 ans.
■ et Mr
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Arthur rassemble des affaires, façon inventaire à la Prévert.
Ces préparatifs et le soin qu'il y apporte sont tellement intrigants qu'on peut douter de sa santé mentale.
Que se passe-t-il dans sa tête ? Qu'est-il arrivé à ce jeune homme de dix-sept ans et à sa famille ?
Bien que rebuté a priori par le style, j'ai rapidement été intéressé par l'histoire à la fois singulière et banale de la famille d'Arthur.
La souffrance y est omniprésente. La tendresse est là, aussi, tout au long du livre, et jusqu'à la dernière page, en particulier entre Arthur et So, sa soeur aînée.
Ce récit est tellement émouvant que j'ai vite oublié la narration à la deuxième personne du singulier.