pauseLa Cafetière, Corazon, 28 avril 2017, 64 p.

Après le formidable succès de son album Zaï Zaï Zaï Zaï, Fabcaro a la pression.
C'est super intimidant de se lancer dans un autre projet. On attend de lui qu'il nous amuse au moins autant, qu'il garde sa patte, mais se renouvelle quand même.
Oui mais là, pas de bol, l'idée ne vient pas. Vraiment pas.
Que faire ? Reprendre une bonne vieille recette utilisée par moult auteurs et réalisateurs. Raconter le quotidien d'un créateur angoissé par la page blanche. Tourner ce malaise en dérision, dire et répéter qu'on a la lose, qu'en plus on est hypocondriaque.

Voilà donc soixante pages de 'saynètes autobiographiques' qui racontent l'histoire d'un quadra père de famille, époux, et accessoirement auteur de BD, gentil, gaffeur, loser, sympa mais un brin tête à claques dans son inertie - même s'il semble s'excuser presque à chaque page de n'être pas vraiment à plaindre ( y a pire comme difficultés professionnelles)...

Le ton rappelle ceux des albums d'inspiration autobiographique de Delisle et de Larcenet (Retour à la terre, et Le Combat ordinaire).
J'a​i un peu souri parce que je trouve l'auteur sympa, il m'avait vraiment emballée avec Zaï Zaï Zaï Zaï. Sinon, je pense que j'aurais assez vite zappé ces lamentations nombrilistes où l'humour, même quand il devient déjanté, tombe à plat ou s'avère lourdaud, loin des subtilités et de la loufoquerie du précédent album...

Intro de l'auteur : « En fait tu tournes en rond et tu fais des bouquins pour dire que tu tournes en rond... C'est pratique, tu peux tenir encore vingt ans comme ça... »
-> oui et non ! faut pas prendre le lecteur pour un pigeon non plus, il se lasse vite...

__________

agenda2

9 juin - Vannes