~ Le temps est assassin, Michel Bussi
Presses de la Cité, avril 2016
Pocket, 4 mai 2017, 624 p.
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En août 1989, Clotilde avait quinze ans et passait ses vacances en Corse dans un camping avec papa-maman-frérot, pas loin de chez les grands-parents paternels.
Clo était une ado un peu rebelle (vêtements noirs, têtes de mort, serviette de plage Metallica), volontairement en retrait des autres jeunes. Elle consignait ses rêves et son mal-être dans son journal intime, y notait ses observations acérées et cyniques sur les comportements des adultes et des ados un peu plus âgés qu'elle.
Elle a tenu ce journal jusqu'au 23 août, jour où ses parents et son frère ont péri dans un accident, à bord de la Fuego familiale.
Vingt-sept ans plus tard, Clotilde revient pour la première fois en Corse, dans le camping de leur été 89, avec son mari et leur fille de quinze ans. Elle retrouve quelques personnes présentes l'année du drame...
Régal de lecture... mais seulement sur les trois premiers quarts.
Peu d'auteurs me font cet effet-là, à ce point : aussitôt le livre commencé, aussitôt addictif. Le poser à regret, avoir hâte d'y revenir, savourer avec délices les moments où on s'y remet.
J'ai savouré la narration, particulièrement le ton de Clotilde adolescente, son humour grinçant, et certains détails m'ont enchantée, comme les façons de définir la couleur du ciel à chaque nouvelle date du journal...
J'ai adoré découvrir la Corse de cette manière, réfléchir sur le hiatus tourisme/écologie, être replongée dans cette ambiance de fin des 80's, de camping en bord de mer, de vacances où l'on ne trouve sa place ni en famille ni avec les autres ados, où l'on assiste, troublé(e), aux parades de séduction des plus grands - les corps dénudés à la faveur de l'été, qui se cherchent, se promettent, se trouvent (ou pas) : « Moi j'observe, cachée, subjuguée. J'apprends. J'apprends ces choses que les mamans n'enseignent pas. »
Bussi est très doué pour les ambiances, et tout autant pour les intrigues à suspense.
Mais comme avec Maman a tort et N'oublier jamais, j'ai regretté que l'histoire traîne et s'éparpille autant. Au lieu d'y gagner en suspense, on y perd en intérêt, l'attention se relâche, et on finit par se ficher un peu de qui a fait quoi. D'autant que l'auteur a parfois recours à des techniques discutables pour retomber sur ses pieds et nous donner le mot de la fin...
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10 au 14 sept. - image (zoomable) : une Fuego rouge
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