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L'Ecole des Loisirs, Médium, 17 janvier 2018, 320 p.

    lu par Canel

Après un rappel succinct des personnages, cette quatrième saison démarre sur les chapeaux de roue. On entre dans le vif du sujet, directement rue des Murlins, et même dans le cabinet de Sauveur, en pleine consultation avec un nouveau patient. Encore un dont la pathologie est tristement d'actualité. 
On retrouve aussi tout l'environnement (perso et pro), plus ou moins sympa, de ce 'grand' psy martiniquais, chaleureux, généreux, assez génial dans son genre comme thérapeute, mais parfois maladroit avec ses proches. Parce que, comme dirait l'autre, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais une partie, si - c'est enrichissant et gratifiant, mais il faut être solide et bien épaulé...

Avec sensibilité, tendresse et beaucoup d'humour, Marie-Aude Murail continue de nous parler de problèmes universels (famille, couple, amour) et de difficultés plus spécifiques à l'enfance et à l'adolescence : mal-être général ou lié à l'identité sexuelle, conséquences du divorce, addiction aux écrans, phobie sociale, décrochage scolaire, comportements d'auto-destruction, relations conflictuelles avec les parents et autres adultes... Bref, plein de situations qui semblent inextricables et que Sauveur parvient généralement à dénouer. On aimerait connaître quelqu'un comme lui quand ça déconne d'une manière ou d'une autre chez soi...

Il n'y a rien d'exagéré dans les problèmes des patients qui défilent chez Sauveur, je connais IRL au moins un cas de chaque pathologie ou symptôme, sans être dans le 'milieu', juste en côtoyant des parents. 
Les seules invraisemblances sont : le talent de Sauveur (mais on peut rêver), les coïncidences, et le fait qu'il soigne plusieurs personnes d'une même famille.

Sinon, tout est bon à prendre dans cette série !
Je lui souhaite de bien se porter et de nous accompagner longtemps pour toutes les petites fenêtres d'espoir qu'elle ouvre :
« Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nu[ag]es. »
(Aragon, cité p. 232)

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17 > 19 janv.

   et Mr

♥♥♥♥

Au numéro 12 de la rue des Murlins, il y a toujours autant d'agitation : côté cabinet de consultation du psychologue (des habitués des précédents tomes et quelques nouveaux patients), tandis que côté habitation, où l'on retrouve la famille de Sauveur un peu élargie avec en sus quelques animaux de compagnie.

Loin d’une croisière paisible en eau douce, on navigue toujours entre les mal-être des uns et des autres et leurs petits triomphes sur les obstacles de la vie. Les relations compliquées au sein des cellules familiales - entre générations, dans les couples, dans les fratries - sont au coeur du roman. Les personnages et situations sont réalistes. L'ambiance dans la famille Saint Yves rappelle un peu celle de la tribu Malaussène imaginée par un autre auteur. Daniel Pennac fut probablement une source d'inspiration (sans plagiat, Marie Aude Murail ne cherchant pas s'inscrire dans le genre polar social), comme le laisse penser le personnage de Jovo (par son profil et la consonance de son nom). 
Contrairement aux romans de Pennac, il n'y a pas ici d'intrigue haletante, mais comme chez lui, de vrais moments de détente et un réel plaisir à la lecture. Et de l'émotion en prime.

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19 > 21 janv.