~ Carnets clandestins, Nicolás Giacobone
El Cuaderno Tachado, 2018
traduit de l'espagnol (Argentine) par Vanessa Capieu
Sonatine, 9 mai 2019, 285 p.
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Pablo était doué pour l'écriture. Il a été repéré par un vrai/faux scénariste à succès, Santiago Salvatierra. Ça l'a perdu.
Le people mégalo le retient captif dans une cave depuis deux ans, pour qu'il écrive LE chef d'oeuvre mondial du cinéma, que lui-même signera de son nom, bien sûr.
Dans cet espace confiné, Pablo n'a pas de chaise, dort sur un matelas posé au sol. Il respire mal, s'ennuie, en veut à son ravisseur.
On comprend que dans ces conditions, son talent ne s'épanouisse guère.
Il lui reste donc beaucoup de temps pour écouter les Beatles (il adore), jouer du ukulélé* (il apprend). Et s'adonner à la masturbation (génitale et intellectuelle).
Le spectacle d'un mec crado, qui a deux ans de miettes dans sa barbe et ses poils, et secoue tout ça en grognant d'extase, c'est long sur 280 pages.
Même ennui à suivre ses angoisses de la page blanche, ses questionnements sur l'écriture, le cinéma, les artistes, les génies respectifs de James Joyce, Samuel Beckett, Borges, Bolano, Mozart, Fellini... Je manque de culture pour que ces références me parlent.
Ça démarrait bien pourtant, j'ai commencé par me dire que décidément, j'étais en phase avec les romans noirs d'Amérique du Sud : huis clos, ambiance oppressante, comme avec Raphael Montes et Agustina Bazterrica.
Hélas on tourne vite en rond - spirale ou boucle en surplace, qui n'a pas pris de hauteur pour moi.
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* je n'arrive pas à dire "de l'ukulélé", mais je devrais...
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26 janv. > 4 février