~ L'amour harcelant, Elena Ferrante
L'amore molesto (1992)
traduit de l'italien par Jean-Noël Schifano
Gallimard, 1995
Folio, 6 février 2020, 220 p.
♥♥♥♠♠
Sur les 150 premières pages, le livre pourrait s'appeler :
Littéraire :
- Ma mère, cette inconnue
- La vie de ma mère
- La Daronne
- Le vieil homme et ma mère
- Le silence de la mère (morte)
- J'irai cracher sur la tombe de ma mère
Chantant :
- Allo maman bobo
- Maman a tort (de regarder d'autres hommes que papa)
- C'est la mère qui prend l'homme
- La mère qu'on imagine danser
- Maman est en haut, papa la bat[tait]
Caille-ra :
- T'as n!qué ma mère
- Ma mère en slip
- Ma mère la p*te !
Proverbial :
- Telle mère, telle fille
...
A quarante-cinq ans, Delia vient d'enterrer sa mère. Ses sentiments à son égard sont ambivalents. En la perdant, la fille fait le deuil de son enfance et de sa ville natale - une page se tourne. Mais Delia entre aussi dans la vie d'Amalia, sa mère, jusqu'à l'incarner, curieuse, fascinée.
Roman introspectif - autobiographique ou pas, qu'importe - dont le cadre est le même que celui de 'L'amie prodigieuse' : Italie urbaine, âpre ; chaleur, moiteur, odeurs de cuisine, hommes jaloux, violents...
Pas vraiment d'histoire, ou je n'ai pas assez persévéré ? Le fil rouge que je découvre (à part celui des tampons que Delia change régulièrement) ne me plaît pas : une fille adulte sur les traces de la vie sexuelle de sa mère senior. De quoi je me mêle ? Sentiment de malaise identique à celui éprouvé en lisant 'Arrête avec tes mensonges' de Ph. Besson ou 'En nous, beaucoup d'hommes respirent' de Marie-Aude Murail.
PS : je vois qu'il s'agit d'un THRILLER familial. Ça vaut peut-être le coup de lire les 60 dernières pages ?
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5 > 7 avril