ce qu'il faut La Manufacture de livres, 20 août 2020, 190 p.
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Les bons parents, ça existe ?
Les très mauvais, oui... Et encore, il n'y a pas d'absolu, puisque certains sont aimants avec une partie de leur progéniture et maltraitants avec un mouton noir, un vilain petit canard, ainsi désigné on ne sait pourquoi (cf. La maladroite d'Alexandre Seurat).
Et puis aimer ne suffit pas, d'façon, on nous l'a assez répété (cf. Winnicott et la 'mère suffisamment bonne').

Le père de cette histoire me semble exemplaire.
Après le décès de son épouse, il élève seul leurs deux fils, adolescents. Il bosse à la Sncf, milite paisiblement au PS, dans une Lorraine sinistrée par le chômage. Il est cool avec ses 'petits' - évidemment affaibli par le deuil, pas toujours présent à cause du boulot, mais vraiment un chouette papa.
L'aîné, adorable gosse, l'a beaucoup aidé durant la maladie de 'la moman' et ses longs mois à l'hôpital. le cadet était préservé, lui, tenu à l'écart du chemin de croix enduré par un malade condamné et ses proches. Une situation classique, un rôle pas forcément enviable...
Après-coup, quand un des deux garçons commence à changer, le père est persuadé d'avoir merdé quelque part. Forcément. Qui d'autre serait responsable ?
Un autre chemin de croix commence, celui de l'hostilité entre un parent et son enfant jeune adulte.

Premier roman de cet auteur, qui écrit depuis une dizaine d'années.
Superbe livre, comme les éditions de la Manufacture savent en dénicher (Franck Bouysse, Séverine Chevalier...).
Court, intense, et triste à pleurer tellement tout y sonne juste.
Ce papa, je l'ai aimé de bout en bout, et compris, je crois. D'autres personnages sont aussi formidables, chacun à sa façon.

Une histoire qui devrait parler aux parents, surtout à ceux qui traversent une zone de turbulences, et à ceux qui se souviennent de leurs erreurs de jeunesse et des difficultés de communication avec leurs 'vieux', à l'époque...

Pour une fois, la 4e de couv' est parfaite : elle suscite l'envie sans rien dévoiler. En revanche certains billets sur Babelio me semblent trop bavards. Dommage pour les futurs lecteurs.
Contrairement à d'autres babélionautes, je n'ai pas pensé lors de cette lecture à Leurs enfants après eux. Pas eu le temps, je crois. Et ici, chaque mot pensé par ce père taiseux est compté, pesé tandis que Nicolas Mathieu dilue.


     • Merci au libraire des Fables d'Olonne pour cet excellent conseil.
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5 & 6 sept.


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