monsieur déGlénat, 28 septembre 2016, 128 p.

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Tandis que je cherchais seulement la date de ses noces, Paris Match m'apprend avec des mots de poids et des photos-choc que la reine Victoria a lancé la mode du mariage en robe blanche. J'ai en effet lu récemment dans DADA que le rouge était de rigueur en Europe, avant, pour se passer la corde au cou dans la liesse.
Je tiens la date de l'union entre la reine Victoria et son prince Albert : 10 février 1840.

C'est pour assister à cette cérémonie & à contrecoeur que notre Monsieur Edouard (fictif) est de retour dans sa propriété londonienne. Les domestiques s'affolent, certain(e)s frétillent à tous les étages, pas seulement pour que la maison soit en ordre : monsieur est jeune, beau, séducteur... et membré comme un âne, un zèbre, un poney shetland...
Monsieur aime se rouler dans la fange ; il fréquente les prostituées de Whitechapel - bas-fonds de Londres où Jack l'Eventreur fera son marché un demi-siècle plus tard. Il boit, se bat, et rentre en triste état au milieu de la nuit. Mais visiblement, il ne se satisfait complètement de ses orgies & orgasmes que s'il les raconte crûment, avec moult détails. Contre toute attente, il choisit comme confidente une jeune domestique au physique ingrat.

Monsieur est pervers, Monsieur est provocateur. Mais surtout, Monsieur semble entraîné dans une spirale d'autodestruction, et ce n'est ni sa mère, ni la société victorienne hypocritement corsetée qui peuvent lui reprocher ses comportements.

L'histoire est complétée par un documentaire d'une vingtaine de pages sur la famille royale britannique, l'époque victorienne côté aristocratie et en coulisse.

Dans ce roman graphique finement illustré, Hubert montre les rigidités et la ségrégation sociale de l'Angleterre victorienne.
Il interroge également les rapports hommes-femmes, la sexualité, le respect entre partenaires, comme dans Peau d'homme, co-signé avec Zanzim.
Ce WE, j'ai également lu L'Ile aux femmes, de Zanzim, dont les thématiques et personnages sont proches de ceux des albums écrits/dessinés à quatre mains.
Il me reste à découvrir La Sirène des pompiers, j'essaie de résister et me garder cette lecture pour le WE... 😋

Cru, salé, sucré, acide, amer, piquant et doux. En un mot : savoureux.

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27 mars - emprunt mdtk

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source : Il y a 179 ans, la reine Victoria lançait la mode du mariage en blanc
article du 10/02/2019 de Dominique Bonnet pour Paris Match