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Canel
7 mai 2021

~ Les bijoux de pacotille, Céline Milliat Baumgartner

les bijouxcelbHatier, Classiques & Cie Collège, 24 avril 2019, 165 p.

♥♥♥

Il me semble avoir été orientée vers ce titre par un article du Canard enchaîné, très élogieux. J'avais compris, à tort, qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre. Mais l'auteur, qui est actrice, a peut-être lu ce texte intime sur scène ? Je ne me souviens plus exactement, et je ne retrouve pas l'article, je creuserai la question plus tard.

L'autobiographie est au programme de 3e, d'où cette publication dans la collection 'Classiques & Cie - Collège', lourdement enrichie de notes en bas de page, sur des termes qui paraissent souvent très simples au lecteur adulte, mais qu'on se prend quand même à lire - au cas où on les aurait mal interprétés durant toutes ces années.

Dans son bref témoignage, Céline Milliat Baumgartner nous parle d'un deuil difficile : ses parents sont décédés en même temps, dans un accident de voiture, alors qu'elle n'avait que huit ans et son frère, six.
Les adultes de l'entourage ont eu du mal à leur annoncer le drame, l'irréversible, comme si les enfants ne sentaient pas la chape de plomb autour d'eux.
« Ils attendront d'avoir digéré un tant soit peu leur douleur avant de la transmettre à leur tour. Ils débattront longuement pour savoir lequel d'entre eux se fera porteur d'une mauvaise nouvelle en prononçant ces mots définitifs. Lequel d'entre eux trouvera les mots justes pour dire l'injustice. Lequel prendra la responsabilité de graver cette marque indélébile dans l'esprit des enfants. »
On les comprend. Mais on comprend aussi les dégâts sur les enfants, que les proches ont également choisi d'écarter de la cérémonie funéraire.
« Sans doute, dans la précipitation, auront-ils oublié la force dévastatrice de l'imaginaire enfantin. Ils auront oublié que les enfants refusent de croire à ce qu'ils n'ont pas vu. Sans y prendre garde, ils négligeront combien il est plus dangereux de laisser la porte ouverte au fantasme et, sans le faire exprès, ils prendront le risque de laisser entre les pires chimères, les plus indestructibles, celles qui portent en elles de faux espoirs. »

J'ai été touchée par la réflexion de l'auteur sur le deuil, sur le statut d'orphelin lorsqu'on est enfant (le regard, la pitié des autres), sur son propre travail de réappropriation d'un morceau de l'histoire familiale et de résilience pour devenir adulte, pour "tuer le père" (et la mère, pour une fille) comme dit Freud, d'une autre façon...
Je me suis retrouvée dans certaines de ses superstitions et dans son désarroi à devenir plus âgée que ses parents défunts.
michb-
Ce qui a longtemps freiné mon empathie et mon intérêt, ce qui m'a même agacée pendant plus de la moitié du texte, ce sont les souvenirs d'enfance, parce qu'ils sont axés sur la (relative) célébrité maternelle : l'auteur est la fille de Michèle Baumgartner, qui tient le rôle de l'épouse trompée dans 'La Femme d'à côté' (Truffaut, 1981 - voir photo ci-contre). Je me suis donc demandé si ce premier roman aurait été publié si l'auteur n'était pas 'fille de...'.
Et j'ai été gênée par certains comportements parentaux qui rappellent ceux d'autres people de l'époque, aujourd'hui accusés par leurs enfants d'être 'allés trop loin'...

Je n'ai pas encore lu le dossier explicatif qui suit le témoignage.

___-

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