~ Le confident, Hélène Grémillon
Camille, la trentaine, est éditrice. Quelques jours après le décès de sa mère, la jeune femme reçoit, au milieu des cartes de condoléances, une longue lettre d'un mystérieux Louis. Ce courrier sera suivi d'une abondante correspondance où cet inconnu évoque une de ses amies, Annie, dont le destin a croisé sa route pendant la seconde guerre mondiale. Camille est évidemment troublée : s'agit-il du manuscrit d'un auteur cherchant à se faire publier ou d'un récit plus personnel ?
Voilà un roman formidable, absolument captivant, servi par un style fluide et vif. Construit comme un thriller, ce récit nous plonge dans les années 1930 et 1940, au coeur d'une étrange histoire de filiation, de passion amoureuse, de trahison, de maternité. Par une subtile alternance d'époques, on visite les premiers mois de la seconde Guerre mondiale, un désir d'enfant qui tourne à l'obsession, les méthodes préconisées en ce début de XXème siècle pour concevoir, les relations troubles d'un couple dont l'intimité est ébranlée par un adultère étrange... Cette superbe histoire de femmes, d'épouses, de filles, de mères, devrait toucher, d'une manière ou d'une autre, de nombreuses lectrices. A LIRE !
Le confident, Hélène Grémillon, Plon, août 2010, 301 p.
Un immense merci à Valérie pour ce super Noël avant l'heure ! Sa rencontre avec l'auteur ici, j'en garde un précieux souvenir qui me touche beaucoup, merci à toutes les deux !
Les avis enthousiastes de L'Ogresse, Clara, Lasardine, Cynthia...
Extraits :
"Avant, je trouvais ça bien, l'avortement : modernité, libre arbitre de la femme... maintenant, je me débats dans un piège qui, comme tous les pièges, fleurait d'abord bon la liberté. Progrès pour la femme, tu parles ! Je veux garder le bébé, je suis coupable envers [le père] qui n'en veut pas. Je le fais passer, je suis coupable envers le bébé. En prétendant sauver la femme de l'esclavage de la maternité, l'avortement lui impose une autre forme d'esclavage : sa culpabilité. Plus que jamais, la maternité devient notre seul fait ou méfait." (p. 87)
"Elle est mystérieuse, la naissance, qui retire une femme à la société pendant quelque temps et qui, un jour, la lui rend, comme ça, brutalement. Après des semaines d'hébétude, de béatitude, on entre de nouveau dans l'action et on redevient celle qu'on était avant, en plus concentrée, en plus dense, en pire, car désormais on ne se bat plus pour soi mais aussi pour son enfant." (p. 246)
Challenge 3% de la rentrée littéraire de Schlabaya : 18/21