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Canel

25 avril 2024

~ La Colline aux disparus, Tana French

The Searcher, 2020
traduit de l'anglais (Irlande) par Eric Moreau
Calmann-Lévy, mars 2022
Le Livre de Poche, 1e mars 2023, 576 p.
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♥♥♥♥♥
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 Après avoir été flic à Chicago, Cal Hooper a bien envie d'être peinard, en pleine nature. Il a choisi de s'installer dans un village irlandais, au milieu des landes et des collines... et de quelques gens du cru qui, évidemment, se connaissent depuis toujours.
Cal retape sa maison, sans attendre grand chose des autres, mais ses réflexes de flic l'alertent rapidement : il n'est pas si seul que ça... quelqu'un l'épie ? ou doit-il juste s'habituer aux mouvements et bruits de la faune nocturne ? Il se retrouve à enquêter, bien malgré lui, frustré du manque de moyens puisqu'il n'est pas officiellement flic mais juste citoyen lambda - et étranger, de surcroît.
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Ce thriller est un pur régal de lecture. L'auteure maîtrise parfaitement ses personnages et leurs interactions. J'ai beaucoup aimé Cal et "le gamin", leurs échanges, la façon dont l'homme (observateur et fin) apprivoise et raisonne subtilement l'enfant un brin sauvage et très déterminé. Les remarques à l'emporte-pièce du voisin Mart sont également réjouissantes.
Le contexte est sombre, mais des moments de douceur et de rigolade font passer le plus difficile, d'autant que l'intrigue est captivante. On y voit que ... la drogue est un fléau pour la jeunesse, aussi bien dans les campagnes européennes que dans les villes des Etats-Unis, et qu'il ne fait pas bon mettre le nez dans les affaires des autres, a fortiori si on vient d'ailleurs...
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De Tana French, j'ai lu & aimé La Mort dans les bois, Comme deux Gouttes d'eau, La Maison des absents. Et adoré Les Lieux infidèles.
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Même si je n'adhère pas du tout à l'esprit girly-friqué-branché de la revue ELLE, j'apprécie généralement les ouvrages élus par son jury de lectrices. J'avais participé à l'aventure en 2012-2013, mais je n'ai jamais repostulé, sans doute à cause de la catégorie 'documentaire & auto-fiction', avec ses textes nombrilistes et/ou barbants.

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.agenda2  16 > 21 avril

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24 avril 2024

~ L'Amour, François Bégaudeau

Verticales, 17 août 2023, 96 p.
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♥ / 5
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Elle s'appelle Jeanne Moreau, elle aussi. Et le tourbillon de sa vie ♪♫, c'est avec Jaques qu'elle le partage, même si ce n'était pas lui qui faisait battre son coeur quand elle était jeune.
Modeste, son tourbillon, car elle vit dans la cambrousse, et il ne se passera pas grand chose dans cette famille. Par exemple, aucun ne deviendra écrivain pour être invité chez Busnel & Cie (suivez mon regard)...
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Alors si j'avais oublié qu'avec ma jeunesse en Vendée dans les années 70, j'avais tout d'une plouc/bouseuse, ce roman est là pour me le rappeler.
Nos voisins s'appelaient en effet Vergnault, Martineau, les noms des lieux rendaient hommage aux Chouans (nos héros !? 😡) et au pseudo "génocide" vendéen, les ados roulaient en 103, leurs parents en Simca 1000 ou en 3 CV et fumaient des Gauloises brunes ou des Gitanes maïs (j'ai encore cette odeur dans le nez). On regardait les variétés françaises à la TV le samedi soir, on portait des sous-pulls en synthétique et nos cheveux se dressaient sur la tête quand on les enlevait, on avait des gourmettes en argent avec notre prénom. On ne votait pas encore pour Ph. DV car il n'était pas dans le paysage politique. On disait "il mouille" quand il pleuvait (perso, j'étais sur le patois "o' moye", avec l'accent). Et évidemment, ça puait la vache mais quand on vit dans la bouse on ne s'en rend pas compte.
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Voilà dans quelle ambiance m'a plongée ce livre, sans nostalgie aucune. J'étais plutôt face à un miroir qui ne renvoie que le pire.

Ça m'a aussi rappelé le film parfaitement mièvre 'Les enfants du marais' (Jean Becker, 1999) où les braves gens (certains simplets) sont bien gentils entre eux, trottinent bêtement et vont à la pêche.
J'ai également pensé aux clichés de cette pub des années 90 pour une assurance : ici
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Hommage de l'auteur à ses origines ou condescendance ?
Je comprends mieux "comment" l'auteur connaît la Vendée, où il n'a fait que passer !
« Né à Luçon, en Vendée, François Bégaudeau passe toute son enfance à Nantes. Il est le fils d'enseignants dans un environnement classé à gauche, son père étant 'plutôt parti communiste français'. » (Wikipédia)

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.agenda2  10 & 11 avril - emprunt mdtk

22 avril 2024

~ Ni Web ni master, David Snug (postface de Cédric Biagini)

Nada éditions, 11 février 2022, 96 p.
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♥♥♥♥♥

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« Avant le grand basculement numérique, aucun patron n'aurait pu imaginer qu'il suffirait de fournir une plateforme bien pensée pour que des utilisateurs-clients s'épuisent à la faire vivre, pour son plus grand profit à lui. Chapeau. »
Babelio, si tu m'écoutes....

 

Même principe que dans son Dépôt de bilan de compétences : Snug s'adresse à David, autrement dit à lui-même plus jeune, sa version des années 80. Clin d'oeil à 'Retour vers le futur' (film de Robert Zemeckis, 1985 pour le premier de la série).
Il n'est pas question de son expérience du salariat, cette fois, mais d'informatique, d'internet, et d' "emprise numérique", comme le dit l'essayiste Cédric Biagini en postface. Quand les deux David déambulent dans les rues, on voit en effet un smartphone greffé sur chaque piéton, hypnotisé par le contenu...
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Tout y passe, et en accéléré comme ça, c'est flippant, même si l'on savait à peu près tout.
C'est mignon de constater que sous ses airs de mec cool, "tranquillou-bilou" (sic), David Snug arrive à dresser un historique complet, documenté (cf. la biblio en fin d'ouvrage) de l'ampleur du phénomène, de ses dérives : le problème des matières premières utilisées (enfants dans les mines), de la transformation (« La plupart des smartphones sont fabriquées en Chine. Le revenu mensuel d'un ouvrier chinois équivaut à 83 € »), Amazon, l'auto-entreprenariat pour les services de livraison de bouffe ou autre (esclavage 2.0), le crowdfunding, les sites de rencontres ou de logements de vacances, toutes les données récoltées à partir de ce qu'on livre de soi sur les réseaux sociaux.
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Et bien sûr Snug évoque les idées utilisés pour nous rendre totalement accros, car des sommes colossales sont en jeu : « Le mieux pour empocher un bon paquet d'oseille, ce n'est pas de vendre un produit à tes clients, c'est de vendre tes clients aux annonceurs. »
Le principe s'inspire des expériences de Burrhus Frederic Skinner (1904-1990) sur le 'renforcement positif' et le système de 'récompense aléatoire' : « Chaque like équivalent à une dose de dopamine, recevoir des likes sur le modèle de la récompense aléatoire décuple l'addiction. » Sur le sujet, on peut lire le roman de Delphine de Vigan, Les enfants sont rois.
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Présenté comme ça, on peut se dire que David Snug a pris le melon, et que cet album promet d'être chiant si on attendait de la rigolade. Absolument pas, grâce au cynisme de l'artiste. Les graffitis sur les murs méritent aussi qu'on s'y arrête.
Et pas de ton moralisateur ici, puisque l'auteur a grosso-modo les mêmes pratiques que nous et tombe dans les mêmes pièges.
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.agenda2  21 avril - photo : David Snug au Festival d'Angoulême 2023

21 avril 2024

~ Les Catastrophobes, tome 1 - Didier Tronchet

Fluide Glacial, 1e septembre 2021, 64 p.
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♥♥♥ / 5

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Où l'on voit que pour "sauver la planète" (ou notre place dessus), même les meilleures volontés se heurtent à pas mal de blocages, dont la mauvaise foi.
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Pour le dessin, pas de doute, c'est du Tronchet : des personnages toujours aussi carrés & épais, qui me renvoient immanquablement au pathétique Jean-Claude Tergal des 90's et à ses aventures lourdaudes.
Pour les idées, j'attendais mieux, plus fort, plus fin, façon Robinsons père & fils, Le Fils du Yéti, du même auteur.
On a ici un gag assez gentillet par page, autour d'une bonne résolution écolo. En général, dans le couple mis en scène, monsieur est bourrin, égoïste et attaché à son confort, tandis que madame se montre plus sage, raisonnable & altruiste :
« - Elle : Non ! On va pas 'tous crever'... On va tous devoir changer de façon de vivre...
- Lui : Ouais, bon... Ça revient au même... »

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Malgré ce manque de mordant, et ces gags trop simplistes, ça forme un ensemble plutôt complet sur les façons d'aborder la question à notre échelle, individuellement.
Comme le dit Pablo Servigne en préface : « Alors merci Didier pour ton oeuvre sensible, pour cet album, pour ces grosses blagues tout en finesse, pour ce décalage qui recentre, pour ce recul qui fait avancer, pour cette légèreté qui permet d'arriver à voir en face la profondeur, pour ce rire qui craquelle les pouvoirs et les peurs. »
Je suis d'accord, sauf sur le 'sensible' et la 'finesse'.
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.agenda2  20 mars - emprunt mdtk

20 avril 2024

~ J'aime pas la musique, David Snug

Les Enfants rouges, 6 octobre 2011, 91 p.
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♥♥♥♥ /  5
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Comme tant d'ados, ce n'est pas la musique que David n'aime pas, mais les cours barbants au collège, avec solfège et flûte à bec (et prof acariâtre car carrière contrariée ?).
Ce qui le fait vibrer, lui, c'est les Bérus. Et il se verrait bien créer un groupe punk, quand il sera un peu plus vieux.
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Comme En marche ou grève et Dépôt de bilan de compétences, cet album évoque quelques années de la vie de l'auteur : l'adolescence avec le collège, l'orientation post 3e (ah, les formidables conseillers d'orientation des 80's !), la perspective d'un travail autour de sa passion - le dessin - et les désillusions dès le lycée.
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Le personnage est toujours aussi sympathique, gentiment mais sûrement "contre" ; et lui, il est allé au bout de ses idées - entre temps et argent, il a choisi le meilleur... Mais j'ai préféré les deux autres albums, plus engagés et mordants.
Mon souhait : tout lire de cet auteur génial. Mais ses albums ne sont pas faciles à trouver. Alors en attendant, j'écoute/regarde les vidéos de son groupe 'Trotski nautique' sur YT.

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.agenda2  11 avril - source photo : clic

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10 avril 2024

~ Les Droits des Animaux en questions, Dominic Hofbauer & Rosa B.

La Plage, 9 février 2022, 96 p.
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♥♥♥♥ / 5
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• Le respect des animaux est-il une préoccupation récente ?
-> non : bien avant la théorie de l'évolution de Darwin, dès l'antiquité, le philosophe Théophraste estime que les animaux méritent notre considération, car "les principes de leurs corps sont par nature les mêmes" que les nôtres.
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• Pourquoi les animaux auraient-ils des droits, puisqu'il n'ont pas de devoirs ?
-> et les enfants !?
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• Doit-on respecter les animaux d'élevage pour tenir compte de leur bien-être... mais pour qu'ils finissent malgré tout dans notre assiette ? on aura ainsi la conscience plus tranquille, et de la viande de meilleure qualité
-> à chacun de voir...
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• Si on adopte le véganisme, risque-t-on des carences alimentaires ?
-> oui, en vitamine B12, mais de toute façon, les animaux des élevages intensifs (donc la viande que nous consommons) sont également carencés et leur ration alimentaire est enrichie en B12 de culture !
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Toutes ces questions, et beaucoup d'autres, sont posées intelligemment dans ce court recueil. Les réponses sont brèves (moins de 2 pages), simples, claires et documentées, sans partisanisme outrancier, avec de nombreux exemples à l'appui.
Les dessins de Rosa B. (autre pseudo : Insolente Veggie) mettent certains propos en évidence avec humour.
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Si on a du mal à transposer la souffrance des animaux d'élevage (notamment les porcs) sur celle des humains, on peut lire l'excellent Cadavre exquis d'Agustina Bazterrica. J'ai testé, c'est très efficace.
On peut aussi écouter soigneusement les paroles de La corrida ♪♫ de Cabrel
  ► avec ce somptueux live  (clic sur le lien)
  ► ou le clip tout nouveau, sorti pour les 30 ans de l'album  (clic sur le lien)
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.agenda2  28 mars > 1er avril - emprunt mdtk

1 avril 2024

~ Le bonheur l'emportera, Amélie Antoine

Editions XO, 2021
Pocket,
13 octobre 2022, 416 p.
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♥♥♥
/ 5
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Un enfant, un papa, une maman. C'est ça le bonheur ? ♪♫ Pas sûr.
A onze ans et demi, alors qu'il s'apprête à entrer au collège, Maël se sent mal.
Joachim, le papa, est doux et attentif et se démène pour trouver l'origine du mal-être de son fils et l'aider à surmonter ses difficultés.
Focalisée sur sa carrière, la mère est en revanche "rigide et intransigeante, parce qu'elle ne supporte pas d'avoir l'impression de perdre le contrôle d'une situation", au travail comme en famille. Voilà un trait de caractère difficilement compatible avec l'accompagnement d'un ado en souffrance...
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On alterne entre leurs trois points de vue. Pour ceux des parents, l'auteure utilise la troisième personne, tandis qu'elle donne la parole à Maël dans les chapitres qui lui sont consacrés, et le ton y est très juste : l'enfant décrit bien, avec des mots de son âge et une belle sensibilité, la tendresse & la complicité qui l'unissent à son père, et son éloignement croissant à l'égard de sa mère.
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Amélie Antoine (dont j'ai déjà lu quelques romans) a le don de rendre palpable la douleur de ses personnages, quitte peut-être à en caricaturer certains ? On est vite inquiet, malheureux pour ce pré-ado et son père, soumis aux certitudes & à l'inflexibilité de cette femme.
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Douloureux roman à suspense sur un sujet d'actualité dont il est important de parler, et heureusement, la littérature jeunesse/ado s'en empare depuis quelques années... *** J'ai pensé à un des patients de Sauveur dans la série de M-A Murail . ***
Le titre optimiste semble promettre 'le bonheur', mais quand ? et au prix de quelles épreuves ?

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.agenda2  30 mars > 1er avril

30 mars 2024

~ Leonard Cohen : Sur un fil - Philippe Girard

Casterman, 17 mars 2021, 120 p.
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♥ / 5
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Leonard Cohen ? bien sûr que je connais ! Allelujah ♪♫ dont j'ai lontemps attribué à tort la paternité à Jeff Buckley. Suzanne, The Partisan, Dance me to the end of love ♪♫ ...
Mais j'ai tendance à confondre certaines chansons de Cohen et des morceaux de sa bio avec celles de Cat Stevens et Eric Clapton. Ça a toujours été, ce n'est pour une fois pas un effet de l'âge.
Je visualise parfaitement ce grand (?) monsieur 'stylé', en costard, qui portait bien sa maturité élégante & sobre.
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Grâce à cet album, j'apprends que jeune, il faisait déjà vieux/coincé, qu'il a toujours été la proie d'idées noires étouffées à grand renfort d'alcool, de speed, d'antidépresseurs... Ça ne l'a pas empêchée de séduire de nombreuses femmes, parmi lesquelles des stars de l'époque - Marianne Ihlen, Suzanne Elrod, la photographe Dominique Issermann, l'actrice Rebecca de Mornay.
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Cette biographie s'est vite révélée ennuyeuse, d'autant plus que je n'ai éprouvé aucune sympathie pour cet artiste en la lisant. Ses états d'âme, sa consommation terrifiante d'alcool et d'autres psychotropes, ses conquêtes, les people qu'il a eu la "chance" de croiser, ses crises mystiques... tout cela m'a laissée de marbre, même si sa voix est envoûtante.
Cette biographie s'est vite révélée ennuyeuse, d'autant plus que je n'ai éprouvé aucune sympathie pour cet artiste en la lisant. Ses états d'âme, sa consommation terrifiante d'alcool et d'autres psychotropes, ses conquêtes, les people qu'il a eu la "chance" de côtoyer, ses fantaisies mystiques... tout cela m'a laissée de marbre, même si sa voix est envoûtante.
Malgré ses excès et son talent, le personnage décrit ici semble terne, il lui manque cette 'folie', cette fantaisie et ces couleurs du fantas(ti)que Bowie, par exemple.
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.agenda2  29 mars - emprunt mdtk

29 mars 2024

~ L'Homme au perroquet vert, Myriam Chirousse

Buchet Chastel, 7 mars 2024, 208 p.
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♥♥♥ / 5
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Nous sommes en 1920, dans les Alpes ou les Pyrénées, et la famille d'André est tellement pauvre que son unique paire de godillots est dépareillée. On a récupéré des chaussures de tailles différentes sur deux soldats morts.
Lorsque sa mère est emportée par une maladie, André se retrouve seul à dix-sept ans. Que faire ? Rester et travailler avec le charbonnier dans la forêt ? Qui peut avoir besoin de lui, ici ? Partir sur les routes et rejoindre le monde magique des forains, comme il en a vu dans son enfance ? Voire pousser jusqu'en Amazonie, où vivent des perroquets verts et d'autres oiseaux aussi fabuleux ?
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De Myriam Chirousse, j'ai lu et beaucoup aimé La Paupière du jour, dont j'ai tout oublié (même en relisant mon billet de 2013, rien ne me revient). L'atmosphère de Miel et vin m'avait paru très différente (idem, je relis mon billet d'alors), mais j'avais beaucoup appris sur les replis violents & sanglants en province qui ont suivi la révolution française.
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Cette fois, j'ai eu l'impression de relire pour la énième fois un conte triste que je connaissais déjà - via les 'romans du terroir' de mes parents que je lisais ado, ou plus récemment, avec la nouvelle vague de polars ruraux façon Franck Bouysse.
La plume est belle mais le rythme est lent et on voit tout venir... **  l'idylle, la grossesse, le cambriolage & son dérapage, la filiation pas si surprenante car les maîtres et/ou leurs fils usaient et abusaient à volonté des domestiques, à l'époque... **
En lisant ce roman, j'avais en tête le joli titre La Paupière du jour, de cette auteure. Est-ce pour cette raison que j'ai remarqué à quel point l'oeil était présent, ici ? Yeux, regards, pupilles, iris... sont évoqués à chaque page, ou presque.
Et la couleur verte, dans une moindre mesure, ainsi que le feu, la couleur rousse, flamboyante...
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Déception et ennui, alors que le roman est court (200 pages) et très aéré.
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.agenda2  27 > 29 mars • merci à Babelio et à Buchet Chastel

28 mars 2024

~ Si j'étais toi, Amber Garza

When I Was You, 2020
traduit
de l'anglais (USA) par Carole Delporte
JC Lattès, 2021

Le Livre de Poche, 18 octobre 2023, 384 p.

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♥♥♥♥ / 5

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Depuis le départ de son fils pour une fac éloignée du domicile parental, Kelly Medina semble souffrir du syndrome du nid vide. Femme au foyer, souvent seule même le week-end car son mari a un boulot très prenant, elle s'étiole, malgré sa bonne copine Christine qui lui propose des sorties et semble la surveiller comme le lait sur le feu. Kelly est particulièrement fragile depuis six mois, ce qui explique sans doute cela... Lorsqu'elle découvre qu'une jeune maman s'est installée dans son quartier, portant son nom et son prénom, des perspectives s'ouvrent...
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Alors les homonymes, ça existe, et pas seulement pour les Michel MARTIN. Attention, statistiques !
Mon prénom a été attribué à 3 473 petites filles l'année de ma naissance (très loin derrière Nathalie (28 584), Valérie, Isabelle, Sylvie, Sandrine, Catherine (12 208), et tant d'autres).
Et seulement 70 personnes nées en France entre 1966 et 1990 portent mon nom (source : https://www.filae.com/nom-de-famille).
Malgré cela, j'ai récemment découvert qu'une homonyme résidait à 10 kms de chez moi - merci les cartes de fidélité et G**gle...
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Fin de la parenthèse stats-proba-socio, pour en revenir au livre.
Lorsqu'on lit beaucoup de polars familiaux, on a appris à envisager toutes les possibilités et à se méfier de tout le monde : qui est sincère, qui ment, qui manipule, qui a reçu un "pet au casque" suffisamment traumatisant pour altérer son bon sens, etc. Lequel, dans le couple, est un parfait connard (féminin possible) ? aucun ? les deux ? et les amis, autour, à quoi ils jouent ?
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Le suspense est longtemps maintenu, ici, j'avais seulement deviné ** la mort d'Aaron ** , et certains retournements surprennent, comme il se doit. Une scène un peu avant la fin est trop longue (en vue d'une adaptation en film ?). Mais j'ai aimé les dernières lignes, claires et nettes.
J'ai apprécié également le regard porté sur la maternité et le temps qui passe - trop vite, mais on n'en est conscient qu'après...
"J'observais le visage de mon fils, anguleux et viril ; toute trace d'innocence avait disparu. Certains jours, il me paraissait inimaginable de ne plus jamais entendre sa petite voix ni son rire d'enfant. Il y avait des milliers de livres sur la maternité, pourtant aucun ne m'avait préparée à ces pertes-là."
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.agenda2 25 > 27 mars

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