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Canel
23 mars 2024

~ Le ciel ouvert, Nicolas Mathieu (illustrations d'Aline Zalko)

Actes Sud, 7 février 2024, 128 p.
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♥♥ / 5
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• Ton cul sur la commode.
• Le vent dans tes cheveux défaits.
• Nos lits improvisés sur un morceau de moquette.
• Fumer beaucoup trop / Prendre le métro / Et te prendre en photo / T'aimer de tout mon être.
• Je t'ai rêvée si fort que les draps s'en souviennent.
• J'te vois toute nue sur du satin / Et j'en dors plus, viens m'voir demain.

1 : expression
2, 3, 4, 5 et 6 : extraits de chansons 'romantiques'...
Ces phrases pourraient parfaitement être insérées dans ce dernier Nicolas Mathieu.
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De cet auteur, j'ai lu deux nouvelles (Rose royal) et un roman (Leurs enfants après eux), que j'ai aimés. Sur lui, je connais aussi les dithyrambes d'une copine ! 😉😘 Evidemment, une couv' récente de presse people avec photos consenties (voire vendues très cher) ne nous a pas échappé ; de mauvais esprits pourraient se demander ce que font une princesse et un... un quoi, au fait ? Un auteur qui écrit des textes 'de gauche' ? Terrain glissant...
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J'ai trouvé cet ouvrage en bout de gondole à la médiathèque, et l'ai emprunté parce que le roman 'Connemara' m'attire depuis sa sortie, mais sa taille m'effraie, et peut-être aussi parce que ce 'Ciel ouvert' figure dans les 5 pépites de la rentrée littéraire hiver 2024 de France Info. Les 128 pages illustrées m'ont mise en confiance.
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Déconvenue rapide : il s'agit d'un recueil de posts Instagram, et à l'instar d'Emmanuel Carrère dans 'D'autres vies que la mienne', l'auteur joue à exciter sa partenaire d'alors en lui écrivant ainsi publiquement (parlant de son cul, sa nuque, son chignon, et son cul, essentiellement...) devant nos yeux extérieurs gênés ou gourmands/envieux - pour ma part assez furax de faire partie d'un scénario exhibitionniste donc pervers.
Bref, j'ai failli abandonner assez vite, mais ma copine m'a dit que Mathieu avait écrit des textes forts sur la réforme des retraites, alors j'ai persévéré.
Ouf, j'ai réussi à saisir la balle au bond, car l'allusion est très discrète, beaucoup moins appuyée que les références au cul de la femme aimée (celle qui lui manque tant parce qu'elle est 'à un autre', mais c'est p'têt pas plus mal, ils ne subiront jamais l'usure du quotidien, etc.) :
« Je suis de la race des mécontents, de ceux qui tiennent parce que pas le choix et rêvent que leurs mômes feront mieux, seront plus heureux, moins soumis et moins las. Je suis du vaste peuple de mon père, et j'abomine ce vol de deux années qui pourtant ne me concerne pas. » (p. 112)
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Entre ces textes brefs : des dessins aux jolies couleurs (feu de la passion, bleus de nuit), comme sur la couv', pour que le lecteur se sente un peu moins blousé ?
Et puis des références à Perec, Duras, Bukowski.
L'auteur prend la pose, attention. Quand on est transfuge de classe, le vernis culturel doit étinceler.
Alors qu'à cette lecture, j'avais plutôt en tête des chansonnettes de Cabrel, Calogero, Rose, Richard Cocciante, Jackie Quartz (so 80's)...
Il y a des passages émouvants (et trop rares) sur le vieillissement de nos parents. Les considérations sur les enfants sont mignonnes mais convenues, et trop systématiquement associées à la bonne humeur, au plaisir du temps partagé avec ces petits êtres magiques, à l'insouciance et au jeu, comme dans une pub Ricoré.
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.agenda2  22 & 23 mars

 

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