Une séparation, film iranien de Asghar Farhadi
Simin souhaite quitter l'Iran en espérant un avenir meilleur, notamment pour sa fille de onze ans, Termeh. Son mari Nadar s'y oppose, invoquant l'obligation d'assister son père atteint d'Alzheimer. Simin demande le divorce. Faute de pouvoir partir à l'étranger sans leur fille, elle retourne vivre chez ses parents, tandis que l'adolescente reste chez son père. Quiproquos, non-dits, concours malheureux de circonstances, accidents, colère... La femme employée pour s'occuper du vieillard à la place de Simin se retrouve en procès contre Nadar. Leurs familles respectives sont alors immergées dans une surenchère de haine, de volonté de se venger, de faire triompher la vérité, d'avoir le dernier mot.
Un film riche, dense, douloureux. Alzheimer, décrépitude et dépendance des personnes âgées, mésentente conjugale, divorce vécu par une ado, justice iranienne, enfants au coeur de querelles d'adultes, orgueil masculin... Beaucoup de réflexions très intéressantes, souvent suscitées de manière subtile - malgré la gravité et la lourdeur des sujets - laissant au spectateur le soin d'interpréter, de se forger ses propres opinions, de prendre ou non parti... et de souffrir avec chacun des protagonistes. Peu de violence, les personnages m'ont même semblé extraordinairement maîtres d'eux-mêmes au milieu de tous ces conflits. Le film n'en est pas moins dur, crispant. J'en suis ressortie avec un avis différent de Mr sur l'un des aspects, et l'envie d'en discuter avec tous ceux qui l'ont vu - j'en connais une qui l'a échappé belle !
Le billet très enthousiaste de Krol.
Une séparation, drame iranien de Asghar Farhadi, 2010.