~ Pietra viva, Léonor de Récondo
Sabine Wespieser éditeur, 2013
Points, 6 janvier 2015, 182 p.
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Printemps 1505. Bouleversé par la mort du jeune moine Andrea, le sculpteur Michel-Ange fuit Rome et part à Carrare choisir les marbres pour sa prochaine commande, le futur tombeau du pape Jules II.
Solitaire, taciturne, froid et parfois colérique, il fait le vide autour de lui et ressasse la douleur du deuil - mais de quel deuil ?
De sa mère qu'il a si peu connue ? et des souvenirs associés à sa prime enfance ?
"De la beauté à l'état pur [d'Andrea]. La perfection de [ses] traits, l'harmonie de [ses] muscles et de [ses] os" ?
D'une histoire d'amour avec ce jeune homme qui n'a jamais eu lieu ?
Voilà typiquement le genre de livre dont je veux bien reconnaître la beauté mais qui m'ennuie de bout en bout. Comme les deux derniers romans de Laurent Gaudé, comme 'Le coeur cousu' de Carole Martinez.
Réflexions autour de la création artistique, de la beauté éphémère (amour charnel) ou durable (oeuvre d'art), de la mort, du deuil. Tous ces sujets sont intéressants mais le ton éthéré, contemplatif, lyrique qui enrobe ce récit m'a agacée. La quête existentielle du personnage l'emporte sur une quelconque intrigue. On peut trouver une vague ressemblance avec le "Petit Prince" lors des échanges entre Michelangelo et Michele (à voir comme un double de l'enfant qu'il fut ?), mais bof...
Tout cela m'a semblé mièvre, artificiel et lourd.
Ma déception est d'autant plus grande que j'avais été charmée par Amours, de cette auteur.
J'ai souvent du mal à apprécier les ouvrages des éditions Sabine Wespieser. Trop poétiques et/ou complexes pour moi (Kéthévane Davrichewy, Duong Thu Huong, Clara Dupont-Monod, Diane Meur...).
8 au 10 août
- version actuelle du tombeau du pape Jules II (source : Wikipedia) -