~ Aphrodite et vieilles dentelles, Karin Brunk Holmqvist
Potensgivarna, 2004
traduit du suédois par Carine Bruy
Mirobole, 2016
J'ai lu, 29 aril 2017, 280 p.
La couverture de l'édition brochée, c'est un septième de ce que je voyais de mon jardin avant que les arbres poussent. La vieille dame d'à côté passait ses culottes à la machine le lundi...
Elida et Tilda lavent les leurs à la main tous les jours, et comme elles vivent en Suède, elles peuvent rarement les mettre à sécher dehors, alors elles les étendent au-dessus du poêle, la nuit.
Elles se débrouillent à l'ancienne, ces deux soeurs célibataires de 72 et 79 ans et accueillent avec méfiance toute forme de modernité. Les toilettes sont encore 'à la turque', au fond du jardin, et le papier, c'est du journal - pas terrible pour les hémorroïdes de Tilda, ça ! Pas d'eau courante non plus, il faut aller la chercher dans le puits du voisin.
Mais elles sont bien comme ça, elles s'entendent pas trop mal, à part quelques légères pointes de jalousies de temps en temps, de petits agacements et mesquineries ici ou là comme dans toute vie à deux.
L'arrivée d'un nouveau voisin - un 'estivant' - va bouleverser cette organisation plan-plan. Il se pourrait même que les soeurs modifient leurs heures immuables de lever (7h20) et de coucher (21h20). C'est dire !
Délicieux roman au charme so nordic, dont l'humour gentiment loufoque m'a rappelé les premiers ouvrages de Arto Paasilinna. C'est doux, mignon, drôle, et je me suis régalée, sans comprendre pourquoi j'aimais tant cette histoire après m'être tellement ennuyée avec 'Le clafoutis aux tomates cerises', guère différent. J'ai adoré suivre ces vieilles dames, allant de surprise en surprise en découvrant leurs audaces et leurs gaffes, entre attendrissement, sourire, rire et saveur de madeleine de Proust (la vie chez ma grand-mère).
Bravo et merci aux éditions Mirobole, dénicheuses de talents étrangers.
_____