23 octobre 2019
~ Mademoiselle Julie, August Strindberg
Fröken Julie, 1888
lu dans la collection l'Avant-Scène Théâtre
traduction de Elena Balzamo
1996, 34 p.
♥♥♥♠♠
Inconvenante, mademoiselle Julie qui danse avec les domestiques en cette soirée de Saint Jean, au lieu d'accompagner son père, le Comte ?Sa présence déroute le 'peuple', dérange la bienséance. Sont-ils obligés de la tolérer parmi eux, eu égard à sa condition ?
« Ne prenez pas ça comme un ordre ! Aujourd'hui c'est la fête et nous sommes tous égaux, sans distinction de rangs ! »
Devient-elle l'une des leurs ? Quid du respect ?
Est-ce la question du désir, qui est au centre de la pièce ? Fugace, alors - le petit coup d'un soir. Jeu de séduction pour elle, faire fi des conventions. S'amuser, et s'accrocher quand elle voit que le domestique, prétendument amoureux, se dérobe une fois 'la chose' faite, ou montre froidement ses intentions.
La pièce a choqué à sa sortie, à la fin du XIXe siècle.
Il semble exagéré de la trouver 'crue' et féministe, aujourd'hui.
L'auteur nous parle d'émancipation féminine, certes, mais limitée. ** Puisque la jeune femme 'déshonorée' doit payer de sa vie ce moment d'égarement. **
J'y ai surtout perçu des enjeux de pouvoir, de domination - homme/femme, maître/serviteur, dominant/dominé - avec un mouvement d'alternance perpétuel. Et la volonté de s'extraire d'une condition sociale déterminée à la naissance.
Légère déception, je m'attendais à un texte plus universel, à la fois plus 'flamboyant' et plus subtil, après avoir entendu Anna Mouglalis* en parler.
* Elle joue actuellement la pièce au théâtre de l'Atelier, à Paris (jusqu'au 3 novembre).
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19 oct. - emprunt mdtk
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