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Canel
23 décembre 2019

~ La fille dans l'escalier, Louise Welsh

la fille dansThe Girl on the Stairs, 2012
lwtraduit de l'anglais (Ecosse) par Céline Schwaller

Métailié, 2014, 290 p.

Jane, originaire d'Ecosse, vient s'installer à Berlin.
Enceinte de sept mois, elle y rejoint sa compagne allemande Petra pour la naissance de leur bébé.
Petra travaille, beaucoup, Jane est donc souvent seule dans cette ville qu'elle ne connaît pas, dont elle ne maîtrise pas la langue. Leur appartement est froid, tout droit sorti d'un magazine déco, si différent de leur ancien nid londonien sous les toits. Jane aime se réfugier dans « la chambre de l'enfant » (pas encore aménagée), la pièce la plus hostile pourtant, qui donne sur un immeuble délabré aux fenêtres cassées.

On est rapidement plongé dans une ambiance angoissante façon Rosemary's Baby (roman d'Ira Levin, 1967), avec des 'fantômes' comme chez Rebecca (Daphné du Maurier), et une touche de 'Lost in Translation' (film de Sofia Coppola, 2003).
La grossesse (et ses hormones ?), la solitude, l'histoire lourde de Berlin et du quartier où elles vivent, l'Eglise de Saint-Sébastien et son cimetière, les comportements inquiétants des voisins... tout cela travaille l'hypersensible Jane.

the girlQui est la jeune fille en rouge qui habite au-dessus, qu'elle entend crier à travers les fines cloisons et qu'elle croise dans l'escalier - tantôt habillée comme une enfant, tantôt chaussée de hauts talons et outrageusement fardée ? Que lui fait son père ? Où est la mère ? Autant de questions qui tournent en boucle dans la tête de Jane.
Elle enquête, interroge des prostituées du quartier, le prêtre, des voisins, apprend des éléments sombres du passé des uns et des autres.

Si on se réfère au nombre de lecteurs sur Babelio, Louise Welsh semble peu connue en France. Quel dommage ! Intelligent et admirablement bien écrit, ce thriller éveille des peurs ancestrales. L'auteur se réfère d'ailleurs à des contes traditionnels parmi les plus terribles (Peau d'Ane, le Chaperon rouge, Barbe-Bleue...), et fait douter sans cesse le lecteur : Jane est-elle en proie à la paranoïa ? Projette-t-elle de vieux traumatismes ? Est-elle au contraire clairvoyante ? Sa sensibilité est-elle exacerbée par ses angoisses pré-natales (capacité à aimer son enfant, à être une bonne mère...) ?

Pour supporter la fin, j'ai préféré me rassurer, comme à l'issue du film 'Harry, un ami qui vous veut du bien' (Dominik Moll, 2000), en me disant... qu'elle n'a tué que ses vieux démons à elle, que les personnages morts sont des métaphores de ses propres traumatismes, dont elle triomphe enfin avant de devenir mère... sinon, enlevez-lui son bébé, vite !

J'ai hâte de découvrir d'autres romans de Louise Welsh (De vieux Os, Le Tour maudit...).

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19 & 20 déc.

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Commentaires
S
Je ne connais pas mais tes références et ton billet me donnent envie, je note !
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G
Ouch, ça semble chaud ! Si tu as eu besoin de te rassurer à la fin ! Ton pitch me fait aussi penser à "La fille derrière la porte". Je note pourquoi pas ?!
Répondre
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