~ Les coeurs solitaires, Cyril Pedrosa
Difficile, parfois, de couper le cordon ombilical. La mère de Jean-Paul est envahissante, castratrice. Elle le harcèle pour qu'il prépare un discours, un anniversaire, il est également question de footing et d'un match de foot. J'avoue que ceci m'a semblé bien confus à la lecture. Bon, toujours est-il que le jeune homme envoie bouler tout cela sans prévenir... pour se retrouver dans un univers tout aussi étouffant et déprimant que sa vie d'avant, et totalement superficiel de surcroît.
C'est la couverture 'bubble-gum' qui m'a attirée. Hélas, la lecture s'est avérée très décevante. Le récit m'a semblé bordélique, et cette impression a été renforcée par le graphisme : je peinais à distinguer les hommes des femmes, les jeunes des vieux, et à reconnaître les personnages d'une fois à l'autre. Lorsque je lis un roman graphique, je suis particulièrement sensible à l'harmonie et aux expressions des visages. Ici les traits sont anguleux, désagréables, rendant tout le monde antipathique... Seules quelques femmes ont un physique plus doux, des courbes généreuses - enfin un peu de rondeur dans ce monde pointu !
Bref, un échec, même si j'ai apprécié l'idée de faire témoigner ceux qui ont côtoyé cet homme "porté disparu". Cela m'a rappelé L'enfant Océan (Mourlevat) et Une femme normale (Emilie Freche).
Au vu de vos avis enthousiastes un peu partout, j'avais repéré l'album Portugal de cet auteur. J'attendrai...
08/20 - 19 mars - emprunt mdtk
Les coeurs solitaires, Cyril Pedrosa, Editions Dupuis, Expresso, janvier 2006, 66 p.
► Extrait
- ... Et il fait quoi, ton mec, alors ?
- "Socio-thérapeute". Il organise des séminaires d'entreprise... Pour aider les cadres à gérer les conflits... Ce genre de trucs.
- C'est va-che-ment intéressant ! Moi, j'ai toujours trouvé ça super important, tout ce travail sur soi... pour s'ouvrir à l'autre...
- Mouais... Là c'est surtout pour apprendre aux forts à mieux écraser les faibles.
(p. 32)
-> formations 'management' = apprendre à entuber manipuler les autres, je dirais...