22 mai 2013
~ Bon pour la casse, Les déraisons de l'obsolescence programmée - Serge Latouche
Editions "Les liens qui libèrent"
octobre 2012, 138 p. - 12,35 €
♥♥♥♥♥
Si votre lave-linge vous lâche subitement, sans signes avant coureurs, alors qu'il vous paraissait encore neuf, si les aiguilles de votre montre refusent définitivement d'avancer après trois ans d'usage, si on vous annonce qu'il est difficile et très coûteux de réparer le lève-vitre électrique de votre voiture, etc. c'est NORMAL ! voulu, même. Ceci est le fruit de l'obsolescence programmée, destinée à faire consommer plus, dans nos pays où la croissance économique est présentée comme incontournable.
Trois types d'obsolescence :
- l'usure rapide de l'objet lui-même, programmée par les concepteurs à la demande des industriels
- sa désuétude due à l'apparition de nouveaux produits plus performants (essayez internet avec un coucou de plus de 5 ans d'ancienneté, à supposer que la bécane fonctionne encore...), ou plus "à la mode" (registre vestimentaire, entre autres)
- les besoins soudains de nouveaux biens - besoins créés par la publicité et encouragés par le mimétisme social. Rappelons à ce titre que la pub "constitue le 2e budget mondial après l'armement (...) 15 milliards d'euros en France en 2003" (p. 25). Le crédit à la consommation lui emboîte le pas, entretenant l'idée fallacieuse que tout le monde peut tout (ou presque) s'offrir tout de suite...
Après une cinquantaine de pages où l'auteur expose ces idées via des théories économiques, il creuse la question à grand renfort d'arguments historiques, sociologiques, politiques, mais aussi d'anecdotes. Et cela devient aussi passionnant que perturbant. Cette logique consumériste s'est développée dès la fin du XIXe siècle avec l'émergence de la société industrielle, et le problème de l'obsolescence programmée a été abondamment analysé par des économistes du XXe siècle. Le phénomène n'est donc pas nouveau, mais son ampleur n'a cessé de s'étendre, favorisée par la pression croissante des gros industriels et des grands groupes, et par la production à moindre coût (économies d'échelle, délocalisations).
Cela pose bien évidemment le problème de la pollution et de l'épuisement des ressources naturelles, entre autres. Ces réflexions sont l'occasion de constater à nouveau le double discours de nos dirigeants (en harmonie avec les intérêts des industriels et de la grande distribution) qui nous font hypocritement trier les déchets, réduire notre consommation d'énergie tout en incitant à renouveler fréquemment voitures (prime à la casse), TV, téléphones portables, etc.
Trois types d'obsolescence :
- l'usure rapide de l'objet lui-même, programmée par les concepteurs à la demande des industriels
- sa désuétude due à l'apparition de nouveaux produits plus performants (essayez internet avec un coucou de plus de 5 ans d'ancienneté, à supposer que la bécane fonctionne encore...), ou plus "à la mode" (registre vestimentaire, entre autres)
- les besoins soudains de nouveaux biens - besoins créés par la publicité et encouragés par le mimétisme social. Rappelons à ce titre que la pub "constitue le 2e budget mondial après l'armement (...) 15 milliards d'euros en France en 2003" (p. 25). Le crédit à la consommation lui emboîte le pas, entretenant l'idée fallacieuse que tout le monde peut tout (ou presque) s'offrir tout de suite...
Après une cinquantaine de pages où l'auteur expose ces idées via des théories économiques, il creuse la question à grand renfort d'arguments historiques, sociologiques, politiques, mais aussi d'anecdotes. Et cela devient aussi passionnant que perturbant. Cette logique consumériste s'est développée dès la fin du XIXe siècle avec l'émergence de la société industrielle, et le problème de l'obsolescence programmée a été abondamment analysé par des économistes du XXe siècle. Le phénomène n'est donc pas nouveau, mais son ampleur n'a cessé de s'étendre, favorisée par la pression croissante des gros industriels et des grands groupes, et par la production à moindre coût (économies d'échelle, délocalisations).
Cela pose bien évidemment le problème de la pollution et de l'épuisement des ressources naturelles, entre autres. Ces réflexions sont l'occasion de constater à nouveau le double discours de nos dirigeants (en harmonie avec les intérêts des industriels et de la grande distribution) qui nous font hypocritement trier les déchets, réduire notre consommation d'énergie tout en incitant à renouveler fréquemment voitures (prime à la casse), TV, téléphones portables, etc.
PS : Serge Latouche est Professeur d’économie à l’Université d’Orsay , "objecteur de croissance" (pour en savoir plus : c'est ici)
20-22 mai - emprunt mdtk - idée trouvée sur Babelio
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