~ Nulle et Grande Gueule, Joyce Carol Oates
Big Mouth & Ugly Girl, 2002
traduit de l'américain par Claude Seban
Folio, juin 2004, 336 p.
♥♥♥♥♥
Ursula se trouvait terne, trop grande, trop costaud - adolescence, ton univers impitoyable. Depuis qu'elle s'est auto-baptisée 'la Nulle' en secret, elle ne craint plus rien ni personne. Sa seule présence impose le respect, personne n'ose s'y frotter. Mais elle a beau s'être blindée, endurcie et isolée, elle garde une belle sensibilité et une grande générosité. Elle seule osera défendre Grande Gueule, un type sympa qui fait rire tout le monde mais qui ne mesure pas toujours la portée de ses reparties.
Belle histoire d'amitié adolescente. Deux lycéens qui s'unissent dans l'adversité, contre la rumeur, le conformisme, la lâcheté, le harcèlement et la violence. On retrouve le style sobre de Joyce Carol Oates et des thèmes qui lui sont chers, une atmosphère particulière et des personnages 'sur le fil' à la fois vulnérables et pleins de ressources.
Ce roman m'a semblé légèrement plus naïf et convenu que les autres de son répertoire jeunesse (pour grands adolescents). Peut-être en raison de la ressemblance entre Nulle/Ursula et Zarbie les Yeux verts, dont l'histoire, plus spectaculaire, m'a particulièrement marquée.
13-15 février
Extraits :
• Avant, je marchais les yeux baissés, en espérant que si je ne voyais personne, personne ne me verrait (...) - (p. 113)
• Dans la bouche d'un sportif, il n'y a pas pire insulte que "pédé". On entend ça à tout bout de champ. A croire qu'il y a quelque chose dans ces syllabes qui excite ces types pour de bon, non ? (p. 172)
• Tu es mieux que "gentille", tu es quelqu'un de "bien". (p. 204)