~ Mr Mercedes, Stephen King
Albin Michel, janvier 2015, 460 p.
♥♥♥♥♥
Pour atteindre l'orgasme en solo, certains se tripotent gentiment chez eux devant du porno. D'autres préfèrent foncer dans un tas de chômeurs et en écraser quelques uns avec une Mercedes volée. Brady Hartsfield est de ceux-là, même si cette méthode présente quelques inconvénients - devoir enfiler un préservatif pour ne pas laisser traîner son ADN, notamment.
Plusieurs mois après les faits, Brady court toujours, conduisant les petits véhicules de ses employeurs en respectant les vitesses autorisées. Il s'ennuie un peu, il est surtout en mal de reconnaissance comme tout serial killer qui se respecte. Il pousserait bien au suicide le vieux flic - désormais retraité - qui a enquêté sur l'affaire. Allez hop, une lettre anonyme, un rendez-vous sur la toile, et c'est parti pour un jeu de chat et de souris entre ces deux-là.
La plupart des lecteurs de ce Mr Mercedes sont de gros consommateurs de Stephen King et comparent donc cet ouvrage au reste de son oeuvre. Je ne connais que Dolores Claiborne, savouré en 2000, mais trop oublié - et noyé dans les centaines d'autres polars lus depuis - pour servir de référence. Pas de fantastique dans cette intrigue, il s'agit d'un thriller plutôt classique avec psychopathe, mère toxique, flic retraité en pleine déprime, course contre la montre, joutes oratoires sur le net (rares mais savoureuses pour le lecteur). Je me suis régalée sur les deux premiers tiers de l'ouvrage, bien que certains éléments m'aient beaucoup dérangée Dévoiler le texte masqué - mais je conviens qu'ils sont incontournables dans cette intrigue. La fin m'a paru traîner en longueur, et le dénouement n'est guère vraisemblable. De bons moments de lecture malgré tout, qui m'ont donné envie de lire d'autres thrillers du King - un peu mieux ficelés, si ça existe, et sans fantastique, merci d'avance pour les idées !
16 au 20 juin - merci Gildas !
- challenges polar et rentrée hiver 2015 avec Laure & Valérie itinérante, chez MicMélo -