~ Encore un jour sans massacre, Théo Diricq
Journal intime d'Artus, lycéen de seconde, de septembre à juin : ses états d'âme, son regard impitoyable sur ses camarades de classe, ses profs, ses parents, le monde. Bien senti (autobio ?), l'ado est tour à tour insupportable, plein d'humour, cynique, attendrissant, amoureux, haineux, éconduit, politically incorrect, de mauvaise foi, odieux avec sa petite soeur, prétentieux, déroutant... comme un vrai, quoi ! On passe donc de l'agacement à l'amusement, et on admire la justesse du propos et l'humour au détour de certaines phrases choc... Un très bon moment de lecture, d'autant qu'on peut y reconnaître un soupçon de sa propre mauvaise foi, d'ado ou d'adulte !
Encore un jour sans massacre, Théo Diricq, Pocket, Nouvelles Voix, juillet 2010, 96 p.
Extraits provoc' :
"Je déteste le sport, parce que c'est la glorification du vide. Et on voudrait nous faire croire que c'est porteur de valeurs ou même d'une "philosophie", alors que c'est la seule discipline, avec peut-être la guerre, qui réunit des dizaines de milliers de personnes décidant d'être stupides au même moment." (p. 10)
"A vrai dire, je n'aime pas tellement plus les catholiques. Il fait bien reconnaître qu'en fait, je n'aime aucune religion, et encore moins les athées, qui prennent le reste du monde de haut et qui se croient plus éclairés alors qu'ils sont juste sceptiques." (p. 41)
"Tu vas me dire que je ne pense qu'à mon histoire avec Lola, et t'auras bien raison. Il n'y a rien de plus infamant que de penser à l'état de son couple au lieu de souffrir pour ceux qui n'ont rien à manger, comme le Christ nous l'a demandé." (p. 66)
"Le Festiv*l de Cann*s détient le monopole du néant médiatique (...). Ces pauvres journalistes qui sont enfermés onze mois sur douze dans un bureau à chercher des informations sur les forums Internet peuvent enfin faire un peu de terrain. Du coup ils tiennent à nous faire croire que c'est un événement très important, que leur défilé de prostituées montant un escalier constitue le summum du rêve." (p. 76)
Merci à Bob et aux Editions Pocket "Nouvelles Voix" pour ce roman grinçant !
Dans cette collection, j'ai aimé :