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Canel
27 octobre 2012

~ Bon rétablissement, Marie-Sabine Roger

bon_r_tablissementEn ouvrant le livre au retour de la médiathèque, oups : "J'ai emprunté un Oui-Oui, ou quoi ? L'éditeur prend vraiment les lecteurs pour des buses !".   Mea culpa : je suis tombée sur la version "grands caractères" !
 
Mais revenons au livre : Jean-Pierre, veuf de soixante-sept ans sans enfants, se définit lui-même comme un "vieux con misanthrope". Cloué sur un lit d'hôpital suite à un accident dont il ne se souvient pas, il piaffe. Tout l'agace : l'immobilité, la dépendance, le personnel, cette gamine qui veut lui emprunter son ordi... Mais ce "vieux chêne"  va devenir "balsa" (sic) au contact de quelques uns qui sauront l'émouvoir.
 
J'aime beaucoup les recueils de nouvelles de Marie-Sabine Roger (cf. ici et ), notamment pour leur causticité. En revanche, à part Un simple viol, les romans de cette auteur m'agacent vite : trop de bons sentiments, de clichés, de revirements attendus, enrobés sous un humour plein de poncifs.
  --> exemples : "L'espoir, c'est bon pour les rêveurs et les adolescents. Moi, j'ai des souvenirs."
"Je me sentais un peu comme un cheval à qui un maréchal-ferrant parlerait de ses fers."
"On appelle ça mourir bêtement. Je ne connais pas de morts intelligentes".
Et pléthore, dans le style.
 
Quoi qu'il en soit, j'y trouve mon compte puisque je continue à en lire, et je dois avouer qu'ici, je me suis de plus en plus régalée, savourant finalement l'humour à l'emporte-pièce, les bougonneries tendres du vieux ronchon, notamment sur la vie à l'hôpital, mais les passages émouvants et percutants aussi (cf. extrait infra)... En bref, un très bon moment de détente.
 
14/20 - Horloge  25 & 26 octobre
 
Bon rétablissement,  Marie-Sabine Roger, Editions Feryane, 15 septembre 2012, 280 p.
 
► Extrait : 
 
Il avait droit à tous les noms d'oiseaux. Tantouze, lopette, p'tite fiotte, pédé, c'était les plus flatteurs et les plus distingués.
Son père était routier et le cognait chaque dimanche pour le guérir de ses mauvais penchants. Sa mère le consolait et l'appelait mon bébé. Il se faisait charrier par tous les cons de mon âge.
Sa vie n'était qu'une tartine de fiel sur un quignon de pain moisi.
Il s'est jeté du toit de sa maison, à la fin d'un week-end trop long. Sûrement découragé par la bêtise humaine. Il a raté son grand plongeon, et s'est retrouvé paraplégique.
Il avait à peine quinze ans.
Quand j'ai appris ce qui lui était arrivé, je me suis senti merdeux, même si je n'y étais pour rien à titre personnel - à titre plus "personnel" que les autres, en tout cas. Je ne lui avais jamais adressé la parole. Mais les regards en coin, les rires gras, les clins d'oeil, ça aussi ça peut pousser quelqu'un dans le vide, je crois. Du coup, si on fait bien le compte, on était quelques uns à le faire sauter du toit, ce soir-là. Son père en première ligne, et nous autres, en renfort. Nous tous, les hommes forts.
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Commentaires
A
Ne te moque pas des grands caractères, tu en auras peut-être besoin un jour ;-) J'ai aimé aussi cette lecture et le personnage du vieux con, le style de Marie-Sabine Roger me plaît de plus en plus.
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