Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Canel
18 août 2011

~ Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan

de vigan rien ne s'oppose à la nuitrose-noir

Après Jours sans faim  dans lequel elle évoquait ses troubles alimentaires adolescents, puis Les heures souterraines sur la souffrance au travail, Delphine de Vigan reste dans "l'auto-fiction", s'attachant cette fois à sa mère, sa filiation, sa famille. Une famille "Ricoré" qui, sous le vernis, cache des épisodes peu glorieux, des blessures, des drames, tus ou revisités en une "mythologie" familiale, comme partout. Beaucoup de personnages en grande souffrance dans la généalogie de l'auteur, pour lesquels la narration, orale ou écrite, tient une place importante.

Je trouve la plume et les propos de Delphine de Vigan de plus en plus brillants, de plus en plus aboutis, "osés" (dans le sens le plus noble du terme) au fil de son oeuvre. Voici une confession sans fard mais sans exhibitionnisme, un travail approfondi qu'on imagine particulièrement éprouvant. Les thèmes (ambivalence de l'amour parental, mort des proches, maladie mentale) captivent, émeuvent, bouleversent le lecteur, quels que soient les échos rencontrés...

J'ai retrouvé avec émotion et admiration des accents d'Annie Ernaux, de Catherine Cusset, d'Emmanuel Carrère et de Marie Sizun, dans ce qu'ils offrent de meilleur... Et aussi un soupçon de Justine Lévy et d'Alexandre Jardin dans ce qui peut m'agacer (les excès ? les côtés flambeur et fantasque de certains personnages ?) mais peu importe. Les cent et quelques dernières pages ont effacé tout scepticisme, toute réserve, me ballottant sans cesse entre renaissance, cris de souffrance et espoir.

Clara et la libraire m'avaient prévenue : c'est un livre "choc", intense, douloureux.

5-  Horloge  16-17 août

Rien ne s'oppose à la nuit,  Delphine de Vigan, JC Lattès, 17 août 2011, 400 p.

Challenge 1% de la Rentrée Littéraire 2011 chez Herisson - 3/7

chall 1% litté 2011 

*   *   *

Delphine de Vigan viendra parler de cet ouvrage à la Librairie Coiffard, à Nantes, le 13 octobre en soirée.

J'avais déjà beaucoup apprécié la rencontre autour du roman Les heures souterraines.

Publicité
Publicité
Commentaires
G
Un livre qui me laisse abasourdie et sans voix depuis une semaine. je commence seulement à élaborer quelque chose qui finira par ressembler à un billet !
Répondre
V
Ca y est, je l'ai fini avec un goût amer dans la bouche. Tu as raison, la fin est sublime (mais là je parle des 30 dernières pages, à peine). Pour le reste, j'ai eu l'impression de regarder à travers le trou d'une serrure et ça m'a gênée. Je continue mon marathon spécial Goncourt des Lycéens et enchaîne avec Les Souvenirs. <br /> Bonne journée angevine!
Répondre
J
La dernière fois que je suis allée à une rencontre Coiffard, c'était pour Ron Carlson et c'était... affreux. Le pauvre avait été abandonné sur une chaise dans le fond avec son éditrice et personne du magasin ne leur parlai (sauf moi qui me suis incrustée)... TRès très bizarre... Je vais aller voir si La mère de Vigan a droit à un autre traitement.
Répondre
C
Je découvre avec ravissement ton avis sur Delphine de Vigan : très bien vu le parallèle avec Catherine Cusset! (j'adore, d'ailleurs).<br /> Je ne connais pas Marie Sizun, je vais donc la rajouter dans ma LAL... Merci de cette suggestion! ;-)
Répondre
L
dis donc tu es très en forme ta plume billetesque est excellente, tu me donnes envie avec ce roman !
Répondre
Newsletter
Publicité
Canel
Canel
Derniers commentaires
Archives
Visiteurs
Depuis la création 923 266
Publicité