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Canel
21 juillet 2016

~ Notre mère, Koren Zailckas

notre mère

korenMother, Mother - 2013
traduit de l'américain par Samuel Sfez
Belfond, janvier 2015
10/18, janvier 2016, 428 p.

♥♥♥

Leur mère, c'est quelqu'un de bien. La preuve : elle fait cours au petit frère autiste depuis qu'il est déscolarisé. Elle a même laissé tomber son boulot de prof pour ça.
Leur père, il semble moins présent - éclipsé par sa femme, sans doute.
Ils sont un peu stricts, ces parents, du genre : "pas de portes fermées et pas de garçons à l'étage". Mais bon...
Les deux filles... ah les plaies ! L'aînée a fui la maison à vingt ans et n'a plus donné de nouvelles, la cadette a blessé son frère avec un couteau, elle était défoncée, elle est partie soigner ses addictions en HP.

Voilà pour les apparences.
Quand on écoute la voix de Violet, la fille cadette, la réalité est plus complexe.
Enfin pas tout de suite. Au début, comme elle, on la croit responsable en grande partie du bordel ambiant - elle semble déjà prendre un malin plaisir à rendre sa mère dingue.
motherMais en dehors de sa maison, grâce aux regards extérieurs de jeunes "co-détenues" aussi paumées qu'elle et d'adultes, elle voit le microcosme familial différemment, et nous avec. Quand un adolescent dégringole, ce n'est pas forcément lui le plus malade de la famille...

La jeunesse de l'auteur a été douloureuse - addiction à l'alcool, comportements d'autodestruction. J'ai imaginé que ce récit était en partie autobiographique, je n'ai pas vérifié. Quoi qu'il en soit, ce tableau ** d'une mère toxique ** est terrifiant, donne le tournis (qui croire ?), rend parano (quelle mère je suis ? quelles erreurs je reproduis ? mes exigences à l'égard de mes enfants sont-elles dictées par un amour sincère, désintéressé ?).

Ce roman m'a fait penser à d'autres ouvrages aussi dérangeants sur la famille, le rôle des mères, la place des pères, l'adolescence, la psychiatrie, la dépression, l'addiction : Il faut qu'on parle de Kevin (Lionel Shriver), Le chant de Dolores (Wally Lamb), Bye Bye Blondie (Virginie Despentes), Tout ce qu'on ne s'est jamais dit (Celeste Ng), et quelques romans de Laura Kasischke. C'est dire si on rigole en le lisant...

agenda 13 au 18 juillet

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Commentaires
V
J'en garde moi aussi un très bon souvenir, je l'ai dévoré. Ce portrait de mère glaçante et cassante est tellement réaliste !
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E
il me tente beauocup celui là, je le note merci
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