La Rafle, film de Roselyne Bosch
Montmartre, juin 1942. Les enfants jouent dans la rue. La vie dans le quartier est bien sympathique, les familles sont unies, mais... le port de l'étoile jaune est devenu obligatoire pour les Juifs. Certains regards ou paroles de voisins se font alors malveillants, et du côté des autorités, la "Rafle du Vel d'Hiv" s'organise. Elle a lieu dans la nuit du 16 au 17 juillet : "En France, le régime de Vichy mobilise la police française pour participer à l'opération: à Paris, 9 000 policiers et gendarmes rafleront les Juifs. Le 17 juillet, en fin de journée, le nombre des arrestations dans Paris et la banlieue était de 13 152, selon les chiffres de la préfecture de police." (source : Wikipedia).
Brutalités policières, zèle de fous/sadiques, horreur pour les familles, dignité humaine piétinée. Les mots sont toujours faibles pour exprimer les atrocités commises au nom du nazisme. Au milieu du cauchemar, quelques héros : ce prêtre qui porte l'étoile jaune où l'on peut lire "Ami des Juifs", cette infirmière bouleversante à qui l'on a donné comme instructions de "garder le silence sur ce qu'elle voit [dans le vélodrome], ne pas se lier avec les internés, garder ses distances", et puis l'équipe de pompiers, bien sûr... La stupeur et l'effroi des Juifs arrêtés, leur incrédulité comme l'exprime ce père de famille (brillamment incarné par Gad Elmaleh) dans le vélodrome : "J'ai jamais vu tant de Juifs. Comment veux-tu qu'ils nous fassent du mal ? On est trop nombreux, c'est trop de boulot."... Et de loin en loin, on voit un Hitler jovial s'amuser avec Eva Braun et leur cour...
Des mots terribles un peu avant la fin du film : "Les Alliés disent que les camps ne sont pas une cible prioritaire, ils veulent d'abord stopper la guerre."
Un film choc, réussi, bouleversant, important et même incontournable dès le collège pour le devoir de mémoire.
"La Rafle", film de Roselyne Bosch, 2010.