~ Un garçon singulier, Philippe Grimbert
Début des années 70. Après trois années de fac, Louis se rend compte qu'il se fourvoie dans ses études, guère motivé, encore indécis sur son avenir professionnel. Dans les petites annonces, une offre d'emploi semble lui convenir. Il s'agit de s'occuper d'un "adolescent singulier" dans une villa de la côte normande, précisément dans la station balnéaire de ses vacances d'enfant. "Singulier", voilà aussi ce qui peut qualifier Louis : à la fois solitaire et en décalage avec les jeunes gens "libérés" de l'après-mai 68. Le jeune homme va donc s'installer avec l'adolescent autiste de seize ans - Illian - et la mère de celui-ci.
Entre les souvenirs de vacances de Louis et ses difficultés avec la mère du garçon, le lecteur suit les progrès parallèles du jeune handicapé - qui, s'attachant enfin à quelqu'un, trouve un semblant de stabilité - et de son moniteur, qui mûrit, se responsabilise.
Voici une ébauche de roman d'apprentissage, avec un petit aperçu de l'autisme (balancement, terreur du morcellement, crises d'angoisse et de colère…). Tout cela aurait pu être vraiment intéressant si les sujets n'étaient pas seulement effleurés, dans ces 180 pages très aérées. Pas eu le temps de m'émouvoir, ni de m'attacher aux personnages, le récit reste trop superficiel.
A dévorer d'une traite, mais vous aurez peut-être encore très faim une fois le livre refermé.
11/20 - 9 & 10 septembre
De cet auteur, j'ai aimé Un secret, Chantons sous la psy, mais été déçue par La mauvaise rencontre, que j'ai trouvé trop léger également.
Un garçon singulier, Philippe Grimbert, Le Livre de Poche, août 2012, 192 p.