~ La chambre d'amie, Helen Garner
Comment vivre en se sachant condamné ? comment trouver la force de continuer un bout de chemin malgré tout ? Les religions, les médecines parallèles (sincères ou fantaisistes de charlatans) peuvent aider - "béquilles" qu'on ne peut pas juger tant qu'on n'est pas concerné, me semble-t-il.
Nicola, soixante-cinq ans, se bat contre son cancer, même si les médecins sont désormais très pessimistes. Elle garde espoir grâce aux traitements alternatifs, profitant d'une "cure" pour passer quelques jours (ses derniers ?) chez sa meilleure amie Helen, très dubitative quant à elle sur le sérieux et l'efficacité de ces remèdes... La cohabitation s'avère difficile, éreintante pour les deux femmes, qui passent du découragement à l'espoir, partageant alternativement des moments d'incompréhension mutuelle et de complicité...
Ce témoignage est sans concession, cru, très dur si on a vécu le cancer de près ou de loin - et même si on n'y a pas encore été confronté, je présume. Tout est franc, direct, sonne très juste : l'abattement, la colère, le désespoir, l'extrême fatigue, les tentatives pour se maîtriser devant l'amie malade qui se dupe ou fait bonne figure et demande l'impossible à ses proches (= la préparer à la mort et/ou lui assurer que la guérison est possible ?)...
A lire, si vous en êtes capable, en morcelant beaucoup pour reprendre des forces.
Un grand merci à Mélopée pour l'idée de ce livre terrible et magnifique, tissé de colère mais aussi d'amour.
17/20 - 7 & 8 février
La chambre d'amie, Helen Garner, traduit par Bernard Turtle (australien), éditions Philippe Rey, mars 2009, 132 p.