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Canel
25 juillet 2010

~ Variations énigmatiques, Eric-Emmanuel Schmitt

schmitt2    fait_main

Misanthrope, "tyrannique, prétentieux, insupportable" (p. 153) - et prix Nobel de littérature - l'écrivain Abel Znorko vit reclus sur une île au large de la Norvège. Il reçoit la visite d'un journaliste, Erik Larsen. Hostile et très réticent à se livrer, Znorko refuse pourtant que Larsen parte, car il a une mission à lui confier. C'est là qu'on en apprend davantage sur l'auteur et son dernier ouvrage épistolaire, L'amour inavoué...

Quel talent, Eric-Emmanuel Schmitt ! Cette magnifique pièce explore avec génie les thèmes de la création littéraire, de l'amour et de l'intimité du couple, de la passion... Il y est également question de la maladie d'un proche, de la douleur du deuil... Un grand moment riche en surprises, qui fait réfléchir et frissonner d'émotion.

Avis : 18/20

"Variations énigmatiques" (p. 125-200) in Théâtre 2, Eric-Emmanuel Schmitt, LGF, Le Livre de Poche, 1995, 312 p.

Trois autres pièces brillantes : Le Libertin, Le Visiteur, et Petits crimes conjugaux.

Extraits :

"Quand une page sonne authentiquement, elle ne le doit pas à la vie mais au talent de son auteur. La littérature ne bégaie pas l'existence, elle l'invente, elle la provoque, elle la dépasse (...)" (p. 138)

La vie de couple, par opposition aux passions éphémères : " Le courage ! Le courage de s'engager, de faire confiance. Le courage de n'être plus un homme rêvé mais un homme réel. Savez-vous ce que c'est, l'intimité ? Rien d'autre que le sentiment de ses limites. Il faut faire le deuil de sa puissance, et il faut montrer ce petit homme-là sans baisser les yeux. Vous, vous avez évité l'intimité pour ne jamais vous cogner à vos limites." (p. 174)

"Ce qu'il y a de plus terrible dans une agonie (...) c'est qu'on perd l'être qu'on aime bien avant qu'il ne meure. On le voit se rapetisser dans les draps, s'alourdir d'un poids d'angoisses tues, se replier dans un secret inaccessible, on voit ses yeux errer dans des mondes dont il ne dit plus rien." (p. 182).

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Commentaires
C
@ Géraldine : j'ai fait l'inverse, j'ai lu "Le libertin" puis vu la pièce qqs jours après à la TV. Malgré l'excellente interprétation, j'ai préféré le texte écrit. J'aime avoir le temps de me poser, de réfléchir, de méditer... avec les pièces d'EES. !
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G
J'avais vu "Le libertin" au théâtre il y a une bonne dizaine d'années, à Paris, avec le regreté Bernard Giraudeau dans le rôle titre. Enthousiaste, j'avais acheté le livre juste après. Il faudrait que je le relise !
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