~ Beau parleur, Jesse Kellerman
Eternel étudiant en philosophie dont le mémoire piétine, Joseph se fait finalement "remercier" par sa directrice de thèse, et virer par sa petite copine. Après quelques jours de galère à squatter chez des copains, il trouve un job qui lui convient parfaitement : discuter philo avec une octogénaire érudite et fort sympathique.
Il faut attendre très longtemps - la moitié de l'ouvrage - avant d'entrer véritablement dans un thriller ou tout au moins un roman à suspense. On se demande longuement d'où va venir la menace, tout semble si paisible et harmonieux... Mais qu'importe, car le début est très plaisant : le thème du libre-arbitre et les réflexions de Joseph sont passionnantes, ainsi que les échanges entre la vieille femme et le jeune homme, empreints de tendresse.
Une fois le suspense installé, on baigne dans une ambiance hitchockienne, avec des accents du Horla de Maupassant : la paranoïa croissante de Joseph, sa sensation d'être observé et/ou de s'empêtrer dans ses élucubrations rend le récit délicieusement angoissant.
La fin m'a cependant déçue : après bien des surprises (qui ne tombent jamais dans les effets spectaculaires, ce qui est très bien), on tombe finalement sur un sombre rebondissement somme toute banal. Reste le propos en filigrane, qui fait la force et l'originalité de l'intrigue : le paradoxe entre les mésaventures de Joseph et ses théories sur le libre arbitre...
Encore de bons moments de lecture grâce à Jesse Kellerman, dont le chef-d'oeuvre reste pour moi Les visages. Ce livre m'a donné envie de découvrir le (vieux) roman Harold et Maude (Colin Higgins)...
14/20 - 24 au 29/09
Beau parleur, Jesse Kellerman, Editions des Deux Terres, 3 octobre 2012, 352 p.
Un grand Merci aux Editions des Deux Terres pour l'envoi. Merci à mes co-lecteurs, Sandrine, Liliba, Daniel F. et Vive les bêtises !
Challenge thrillers et polars de Liliba (15/12)